Les camilliens - suite
3. Réforme du personnel d’assistance

Par chance, il y avait dans le personnel quelques bonnes âmes; il y avait aussi quelques volontaires qui venaient faire manger les malades aux heures fixées. Camille les encouragea. Et ainsi, avec l’aide des premiers compagnons qu’il trouva, généreux et convaincus, il entreprit la réforme de l’assistance dans ce premier hôpital. Il exigeait de leur part du sens humain et un esprit chrétien, une bonne connaissance des règles d’assistance et un dévouement total et affectueux pour les malades.

Sa correspondance avec les communautés et avec les responsables des hôpitaux constitue un matériel riche d’enseignements qui ont presque toujours pour thème l’amélioration du service hospitalier et la formation permanente des frères en vue de leur rôle. Cela est confirmé par un autre document écrit particulier, en forme de règlement, rédigé en 1607, composé de 25 articles, intitulé: Note sur quelques règles que les nôtres ont à observer à l’hôpital, lorsqu’ils sont de garde.
Mais le document le plus ample et le plus complet est celui rédigé par le saint presqu’au terme de sa vie, au cours d’un séjour prolongé à l’hôpital de Milan (1613). Camille y avait fondé une communauté en 1594, en envoyant 14 religieux, devenus plus nombreux par la suite. Il composa pour elle un genre de règlement général d’assistance, qui fut ensuite pris en compte officiellement pour tout l’hôpital par l’Administration et celle-ci l’intégra par la suite à toutes les autres prescriptions. Le texte de saint Camille, comportant 71 articles, est intitulé Réglement que nos frères observeront à l’Hôpital Majeur de Milan, pour servir en toute perfection les pauvres malades. Ce texte constitue un document d’une grande valeur historique et sera qualifié de "grande charte de la réforme hospitalière en Italie".

Toute la réforme précédente de Camille y était résumée, ainsi que l’expérience de toute sa vie consacrée au service des malades.

4. Réforme "hors" de l’hôpital

Un quatrième aspect de l’oeuvre de Camille est constitué par son souci d’étendre l’assistance médicale hors de l’hôpital. Cette attention visait deux objectifs: les malades, et ceux qui étaient disposés à les assister. Le premier objectif l’a poussé à rejoindre dans leurs maisons les très nombreux malades qui restaient sans soins ou à dénicher ceux qui se trouvaient abandonnés dans les taudis ou dans les "grottes" mentionnées plus haut.

Le second objectif l’a vu souvent occupé à susciter le concours de personnes ou de groupes de personnes, non employées de l’hôpital, en vue d’un service volontaire et gratuit, à l’intérieur ou en dehors de l’hôpital.

En résumé, nous pouvons donc dire que saint Camille a conçu et réalisé une réforme qui visait à retrouver la véritable dignité de l’homme, l’assistance totale du malade, la formation des agents de santé, la coopération volontaire des laïcs et de toute l’Eglise.

Les Serviteurs des Malades

L’Ordre fondé par saint Camille a connu un développement progressif au cours des quatre siècles qui constituent son histoire. A côté de périodes d’expansion il y a eu aussi, au 18ème et au 19ème siècle, des moments difficiles, comme ceux qui ont suivi les suppressions, par Napoléon d’abord, et ultérieurement par les autorités italiennes.
Parmi les facteurs de reprise, il y a lieu de noter la création de la province lombardo-vénitienne, sur l’initiative d’un prêtre de Vérone, le père Camillo Cesare Bresciani, qui vint se joindre aux provinces déjà existantes de Rome, de Sicile et du Piémont, et, à la fin du siècle, l’expansion dans divers pays d’Europe: France, Espagne, Hollande, Allemagne. Au cours de la première moitié du 20ème siècle s’ajoutèrent les provinces du Brésil, de Pologne, d’Irlande-Angleterre, d’Amérique du Nord et du Pérou-Argentine.

Le développement s’est poursuivi après la deuxième guerre mondiale avec les fondations au Canada, en Australie, en Argentine, et avec les missions en Asie, en Afrique et en Amérique Latine, et au cours des toutes dernières années, en Europe de l’Est.

Actuellement l’Ordre est présent dans une trentaine de pays des cinq continents; il y a treize provinces, une trentaine de Missions; les religieux sont environ 1.050, répartis dans 200 maisons.

Partout, les camilliens exercent leur ministère d’assistance des malades, dans les formes et selon les modalités que le développement de notre société moderne comporte, en réponse aux exigences toujours nouvelles du monde de la santé et aux besoins de l’homme.

Ils se consacrent à l’assistance spirituelle dans de nombreux établissements de soin, publics et privés, ainsi qu’à l’animation de la pastorale de la santé dans les églises locales. Au cours de ce siècle, l’Ordre a créé des oeuvres propres pour le soin des malades en général et des malades de certaines catégories particulières: personnes âgées et enfants, tuberculeux et lépreux, anciens toxicomanes et malades du sida. On a créé des écoles pour infirmiers professionnels et des centres de Pastorale de la Santé, en vue de la formation du personnel médical et de la préparation des agents pastoraux de la santé. Il y a lieu de signaler particulièrement l’Institut International de Théologie de la Pastorale de la Santé, appelé Camillianum, fondé en 1984, à Rome.


Les Missions camilliennes

Le 1er avril 1946, cinq religieux camilliens partaient pour la Chine: ils ont commencé une mission dans la région du Yunnan: hôpitaux, léproseries, églises et asiles. Mais, après 5 ans, ils furent contraints d’abandonner leurs oeuvres par les troupes de Mao. Ils se rendirent alors en Thaïlande, à Formose et dans les Pescadores. Le développement de ces fondations en entraîna d’autres dans les Philippines et aux Indes, et plus récemment au Laos et au Viet-Nam. Les années 1960-1970 virent naître les missions en Afrique: Tanzanie, Kenya, Burkina Faso, Bénin et Madagascar; d’autres se sont ouvertes en Amérique Latine: Colombie-Pérou, Equateur et Haïti. Et enfin, tout récemment, en Arménie et en Géorgie.

Activités spécifiques: hôpitaux et dispensaires, léproseries et centres nutritionnels, secours aux pauvres et aux nouvelles maladies (tumeurs, sida), écoles pour infirmières et séminaires pour les vocations locales, animation de la pastorale de la santé, coopération pour l’évangélisation et pour le ministère paroissial.

texte extrait du site des pères camilliens : www.camilliani.org
traduction du père Bernard Grasser

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Ordre des Serviteurs des Malades / Religieux Camilliens :
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