MUSIQUE ET MUSICIENS DANS LE CULTE CATHOLIQUE, SELON LESPRIT DE VATICAN II |
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Quest-ce que la liturgie ? Si nous voulons bien entrer dans lesprit de SC, il nous faut dabord nous poser cette question de la nature de la liturgie. Je ne prétends pas répondre ce soir à cette question largement en débat depuis la première moitié du 19ème siècle, je vous propose de regarder une formule de Vatican II, reprise de lencyclique Mediator Dei et hominum de Pie XII (1947) : « La liturgie est lexercice de la fonction sacerdotale de Jésus Christ. » (SC N°7) Parler ainsi, cest dire que la liturgie plonge dans loeuvre de Dieu, dans le mystère de la rédemption. Dans le texte conciliaire, cette phrase vient après un grand développement qui fonde la liturgie comme relecture de loeuvre du salut (SC 5 et 6) qui culmine au cur de lenseignement conciliaire sur la liturgie (SC 7) à savoir les différentes modalités de la présence du Christ dans la liturgie. Dire cela, cest affirmer que la liturgie est autre chose que lexpression des valeurs du « groupe catho ». Dans la célébration chrétienne, nous célébrons Jésus christ mort et ressuscité, et non des valeurs comme la solidarité, la fidélité ou le dialogue entre les peuples. la liturgie chrétienne en tant quelle est polarisée par la personne du christ ? Ce nest jamais la mise en symboles didées ou de notions, même si ces idées sont par ailleurs justes et parfaitement acceptables. La liturgie est donc moins lexpression (au sens dun discours sur) que la manifestation de la foi (au sens où elle est signe, où elle désigne autre chose).Cest la figure même de Jean-baptiste qui est peut-être la meilleure image de ce quest la liturgie. Prophétique dans sa forme, elle rappelle au monde quil nest pas autosuffisant ; eschatologique dans son horizon, elle annonce celui qui doit venir. La liturgie propose donc la foi, non comme contenu (ce nest pas une leçon de catéchisme), mais comme une posture. Elle nous met en position dêtre ou de devenir des sujets croyants. Elle nous tourne vers Dieu, et en cela, elle nous construit comme communauté croyante et célébrante. Elle nest pas lexpression de tel ou tel groupe ; elle est ce que nous donne lEglise pour nourrir notre foi, et nous structurer en croyant. Parce quelle actualise loeuvre du salut accomplie une fois pour toutes dans la Pâque du Christ, elle nest pas du domaine du faire, mais du domaine de se laisser faire. Au cur de la liturgie, le mystère pascal. Demblée, le texte de la constitution parle de la rédemption accomplie par le Christ : Dieu le Père veut que tous les hommes soient sauvés. Pour cela, il nous a envoyé son Fils, Jésus, qui est mort et ressuscité pour sauver tous les hommes. Au cur de laction liturgique, il y a donc le mystère pascal, actualisé dans la liturgie eucharistique et les sacrements. Toute la vie liturgique nous ramène sans cesse au mystère pascal, comme à la source même de la foi. Elle nous ramène sans cesse, à limage des disciples dEmmaüs, sur le chemin pascal ouvert par le Christ, chemin où nous sommes invités à mourir pour entrer dans la vie. Et lEglise, dans lexercice de la liturgie, continue loeuvre du salut. De même que le Christ fut envoyé par le Père, lui-même envoya ses Apôtres pour quils exercent cette oeuvre de salut, par le sacrifice eucharistique et les sacrements. Depuis, sans interruption, dans la fidélité au mémorial de la Pâque, lEglise continue loeuvre du salut dans lexercice de la liturgie. La liturgie nest donc pas du domaine de lactivité, voire de lactivisme, ni du domaine de loccupation. Elle est participation de lEglise à loeuvre du Christ présent et agissant au cur de lassemblée dans le prêtre qui célèbre, dans la Parole proclamée et lhomélie qui la commente, dans le signe sacramentel donné, présence réelle et mystérieuse. Cette liturgie terrestre que nous célébrons est avant-goût de la liturgie céleste. Le but ultime de lexpérience pascale dans la liturgie est de nous mettre en tension vers le Christ qui vient. Nous redisons sans cesse : « Viens, Seigneur Jésus », derniers mots de lApocalypse, expression du désir daccomplissement de la Pâque. Par la liturgie, le croyant fait lexpérience du mystère pascal du Christ dans sa totalité, dans une tension vers la plénitude du Christ. Conséquence : cest quelquun que lon célèbre. Des conséquences sur le renouveau de la liturgie Les conséquences de recentrage sur le mystère pascal sont nombreuses. Il est impossible de les examiner toutes. Je vous propose den regarder quatre : a) La place essentielle de la Parole de Dieu. La restauration de la Parole de Dieu, plus abondante, plus variée et mieux adaptée a été voulue « pour quapparaisse clairement lunion intime du rite et de la Parole dans la liturgie » (SC 35). Et le Concile rappelle que le peuple chrétien est invité, dans chaque célébration liturgique, à « prendre le pain de vie sur la table de la parole de Dieu et sur celle du corps du Christ » (SC 35). Lexpérience pascale commence par la lecture des Ecritures, le chant des psaumes, dialogue permanent entre Dieu et son peuple, lieu où le Christ se laisse découvrir et éclaire nos vies. Dès lors, il existe un lien intime entre la liturgie et la Parole et lécriture est bien la source à laquelle doit puiser le renouveau de la liturgie ; elle est sans doute aussi le premier lieu de relecture de nos pratiques. Ce retour à la Parole nous contraint dès lors à lui donner toute la place qui lui revient, à la proclamer, à la faire entendre et résonner, à la vénérer et, de ce fait, à rendre discrètes, modestes nos propres paroles souvent inutiles. La noble simplicité que requiert la liturgie commence là. b) Lassemblée célébrante. Le premier acteur de la liturgie, cest lassemblée, visage de lEglise, dans sa diversité. Les actions liturgiques ne sont pas des actions privées, mais des célébrations de lEglise, sacrement dunité, cest-à-dire du peuple saint réuni. Et la préférence va clairement aux célébrations communautaires, parce quelles manifestent lappartenance au Corps du Christ quest lEglise. Lassemblée célébrante exprime le mystère de lEglise, une, sainte, catholique et apostolique, rassemblée par son Seigneur, autour de Lui, tête de ce corps. La liturgie, cest lEglise en prière, cest, comme le dit Pie XII dans Mediator Dei : « le culte intégral du corps mystique du Christ, cest-à-dire du chef et de ses membres ». La liturgie est bien laction dun peuple assemblé. Ceci ne va pas sans conséquences sur nos pratiques : il nous faut penser le service liturgique comme service de lassemblée célébrante dans la rencontre de son Seigneur, pour sassocier à lui et à son oeuvre. La mission du service liturgique est donc de favoriser la rencontre du Christ et de permettre loeuvre de lesprit dans la vie des membres de lassemblée. Cest aussi de servir lassemblée en étant attentif à sa composition, à sa diversité. Cest préparer le terrain pour que lassemblée reconnaisse le Christ qui se manifeste à elle et oeuvre en elle. Cest recevoir la liturgie de lEglise, comme un don qui nous permet dentrer dans la rencontre du Christ, pour ladapter à lassemblée présente selon ce que prévoit lEglise. Cest ne jamais réduire la liturgie à nos propres convictions théologiques ou ecclésiologiques, ni aux idéologies de groupes de pression. Il y va de la vérité et du respect de lassemblée corps du Christ et épiphanie de lEglise. c) La liturgie, source et sommet de la vie chrétienne Ici, la relation au mystère pascal est on ne peut plus clair. Le but de lEglise est bien de rendre les croyants participants au mystère pascal, à travers la liturgie puisque ce mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur est mis en oeuvre dans sa totalité, lorsque lEglise est convoquée à faire assemblée, particulièrement pour la célébration eucharistique du Dimanche. Ainsi, toute vie chrétienne trouve son sommet dans la liturgie, et particulièrement leucharistie, en participant de manière pleine et consciente à laction de grâce du Christ mort et ressuscité pour le salut du monde. Et je crois que cet aspect de la liturgie a été bien compris. La volonté de faire de nos eucharisties dominicales des moments festifs, parfois surchargés en expressions variées, en est lexemple. Les chrétiens ont compris que la liturgie rassemblait tous les motifs daction de grâce, de louange pour le don reçu de la Parole et du Pain. Et cest bien. Mais je crains que, dans le même temps, on ait négligé la célébration liturgique comme source de la vie chrétienne, cest-à-dire comme le lieu où, en Eglise, on vient recevoir la nourriture qui nous fait grandir dans la foi, qui structure, de célébration en célébration, notre identité chrétienne dans cette proximité dun Dieu qui vient à notre rencontre et se fait notre nourriture. Cela a des conséquences sur nos manières de concevoir la liturgie et de célébrer. Pour que la liturgie soit source, elle doit être accueillie comme un don, et personne nen est propriétaire. Elle doit aussi donner le temps dêtre abreuvé par une Parole proclamée et entendue, par un Pain accueilli et digéré dans laction de grâce. Elle doit aussi mettre lassemblée en situation de désir, non seulement immédiat, mais de désir de Celui qui vient dans la gloire. Cela exige de nous prendre le temps de célébrer, de faire avec le Christ ce compagnonnage qui fait de chacun de nous des disciples dEmmaüs, donc des participants du mystère pascal. Nous aurions beaucoup à gagner aujourdhui à rééquilibrer notre manière de célébrer pour que nos liturgies soient à la fois source et sommet. d) La liturgie, participation active au mystère pascal Nous touchons là un des thèmes majeurs de la constitution sur la liturgie. Il ne sagit pas dune idée neuve. Dès la première moitié du XIXème, elle était couramment émise par Dom Guéranger et le Pape Pie X, dans son motu proprio de 1903, sans utiliser lexpression elle-même, en fait la base de son texte. Il y a eu beaucoup dambiguïté à ce sujet parce quon sest trop vite polarisé sur le terme « participation active » sans trop regarder ce quil sous-entendait, ni à quelles exigences le texte conciliaire lassociait. La participation active dont parle le texte na rien à voir avec de lagitation ou de lactivisme ; il sagit de participer de manière pleine, active et consciente, au mystère pascal, cest-à-dire de rendre le culte spirituel agréable à Dieu, en communiant avec le sacrifice du Christ, en offrant nos vies en communion avec loffrande du Christ, non seulement par des gestes, des paroles, des chants, des attitudes, mais aussi en intériorisant ce que la liturgie donne à entendre et à éprouver. Il ny a pas de véritable participation pleine, entière et consciente, il ny a pas de juste extériorisation sil ny a pas, dabord et en même temps, une intériorisation profonde. Il ny a pas de retour à Jérusalem si, avant, il ny a pas la lecture de la vie, léclairage de la Parole, le partage du Pain de vie. Etre actif, dans la liturgie nest pas tant faire que de se laisser faire. La liturgie, ainsi comprise, sort de lactivisme et de lagitation pour devenir nourriture pour la vie en Eglise et pour le témoignage au monde. Elle devient la référence pour la vie et la mission de lEglise, grâce à une dynamique interne quil nous faut sans cesse découvrir et éprouver, parce quelle est sans cesse nouvelle. La liturgie nest donc pas la simple addition des émotions dun groupe et moins encore le lieu dexpression des sentiments personnels ou collectifs. Elle est un temps dappropriation du mystère pascal au travers de textes, de chants, de paroles, de gestes, dattitudes, de parfums, dobjets. Elle est un lieu de rencontre authentique avec Dieu, avec soi-même et avec la communauté chrétienne. Un lieu qui structure et forme lêtre croyant. Comprendre la participation active ainsi, cest donner à lEsprit toute sa chance et faire entrer tout chrétien dans lesprit authentique de la liturgie. La Musique, aujourdhui, dans la liturgie catholique Au N°112 de la Constitution sur la liturgie, le Concile écrit : « La musique sacrée sera dautant plus sainte quelle aura des connexions plus étroites avec laction liturgique ». Jen tire, pour les musiciens, deux aspects : il remplit une fonction ministérielle et, de ce fait, possède un statut dans la liturgie ; il a pour rôle de réaliser « les connexions étroites » dont parle le Concile pour que laction liturgique soit de plus en plus sainte. Et cela entraîne un fonctionnement. a) Un statut Parler de la musique liturgique et du musicien en terme de fonction ministérielle, cest les réhabiliter et ne plus les enfermer dans un concept de la musique liturgique comme art du décor au seul service de la solennité. LEglise dit, clairement, aujourdhui que dans lexercice du culte, la musique est un véritable ministère, donc un service qui manifeste quelque chose du mystère de Dieu (à la manière du lecteur qui manifeste que Dieu parle à son peuple) et qui construit le Corps du Christ. Parler de ministère, cest toujours parler de signe qui donne sens et structure la foi. Dans la liturgie, la musique nest pas un art périphérique : elle est au cur de laction liturgique et, par là, au cur de lacte de foi. b) Un fonctionnement : une connexion étroite Prenons lexemple des rites de la Messe. Le Missel dit, au N°24 : « Le but de ces rites est que les fidèles qui se réunissent, réalisent une communion et se disposent à bien entendre la Parole de Dieu et à célébrer dignement lEucharistie ». Le but du rite est clair : faire lunion et disposer à. Dès lors, le but de la pièce dorgue initiale et du chant dentrée est clair : introduire au mystère ; disposer les curs ; faire lunion des personnes pour créer une assemblée. Et si le musicien ne fait pas lunion par lalternance et le dialogue dans le chant, par le choix dune pièce dorgue qui indiquera le temps liturgique ou la fête et disposera à lintériorité, par sa capacité à créer le dialogue à laide de préludes, dinterludes, de postludes, le but du rite ne sera pas atteint. On ne fera pas lunion, mais on juxtaposera des acteurs ; on ne disposera pas lassemblée à célébrer, mais on fera de lornementation musicale. Il ne sagit donc plus aujourdhui de faire de la musique ou de chanter pendant la liturgie, mais bien de chanter la liturgie et den faire un acte musical total. Laction musicale, comprenons-le bien, nest pas prisonnière de laction de célébrer. Cest une pratique dans une autre pratique plus vaste. Dans la liturgie, la musique est donc seconde, mais pas secondaire. Elle est à la fois intégrée à laction et elle intègre le musicien à lacte liturgique, pour que la louange et la prière prennent corps. En liturgie, la musique reste toujours de la musique et on devrait y trouver son plaisir, mais elle est transfigurée. Les musiciens de la liturgie : une mission de service et douverture Dans la liturgie, le musicien nest pas au service de sa propre promotion. La seule promotion est celle de la foi de lassemblée. Et le musicien, à lEglise, ne doit pas avoir dautre préoccupation que celle-ci : ai-je fait grandir la foi de ceux que jai accompagnés, ai-je unis les fidèles en état de réception de Dieu par la musique que jai jouée ou le chant que jai proposé ? Cela se fait par le respect des rites et non par une sorte de manipulation qui tend à mettre le rite à mon propre service. A partir de cela, on peut définir le musicien déglise comme porteur dune quadruple mission : a) Donner un visage à lassemblée, cest-à-dire la faire exister comme assemblée diverse chantant la même louange. Donc donner à chaque acteur musical (soliste orgue chorale assemblée célébrant autres instruments) sa place, toute sa place mais rien que sa place. Donc faire en sorte que lassemblée se constitue réellement par le chant comme par lécoute de la musique chorale ou instrumentale. b) Etre le moteur de lassemblée, celui qui va lui donner vie et lentraîner sur les chemins de la louange. Ici, lorganiste tient un rôle fondamental par le choix des pièces, de sa registration, par sa capacité à entendre le silence, le chant de lassemblée, la cantillation du psalmiste, etc c) Etre partenaire de lassemblée, donc se situer dans lassemblée, en y trouvant sa juste place. Et chacun connaît les difficultés de ce partenariat dont les exigences sont nombreuses. Mais il est essentiel pour que la liturgie sorte dun discours bavard pour devenir parcours avec Dieu. d) Etre révélateur de lInouï, cest-à-dire faire advenir la présence dun Autre qui nous dépasse, être capable de créer le silence intérieur. Cette quadruple mission est difficile. Elle comporte des exigences de compétences et une réelle capacité douverture. Et là, il y a urgence. Pour servir la liturgie, le musicien se doit dêtre compétent et posséder des connaissances musicales, liturgiques, rituelles, mais aussi des compétences de gestion des groupes et des personnes qui les constituent. Il doit aussi posséder un savoir-faire propre aux rites liturgiques et aux relations fraternelles que la liturgie et le travail en équipe exigent. Cest-à-dire un savoir-être, un savoir-vivre en Eglise. En guise de conclusion Contrairement à ce quon a pu dire ou laisser croire, la liturgie catholique attend beaucoup du musicien, et il ny a jamais eu une telle place et un tel rôle donnés à la musique dans la liturgie. A condition que lon ait bien compris ceci : - Dans la liturgie, lEglise nous recentre sur le Christ dans son mystère pascal. Elle nous fait éprouver la liturgie non comme un discours, mais comme un parcours, une dynamique qui, éclairée par le passé et tendue vers lavenir, donne un sens à notre aujourdhui. - Dans la liturgie, le service de lassemblée, non pas une assemblée virtuelle mais celle qui est là, est premier. Le musicien devra donc être attentif à la diversité de lassemblée, à sa composition, à ses possibilités musicales. - Dans la liturgie, il faut accepter de ne pas se faire plaisir dabord, mais de servir la rencontre des fidèles avec leur Seigneur. - Servir la liturgie, cest la recevoir humblement comme un don et ladapter intelligemment aux lieux, aux moyens dont on dispose. Cest aussi, et les musiciens le savent et en sont capables, savoir la sauver de la médiocrité, du « prêt-à-porter liturgique » proposé par des revues pour que lexpression artistique enrichisse la liturgie et lui donne le caractère de « noble simplicité » réclamé par le Concile ; ce qui na jamais signifié hiératique ou misérable. - Servir la liturgie par la musique, cest susciter la louange et la glorification de Dieu, souligner la dimension du mystère de Dieu lui-même et faire accéder au silence, car cest dans le silence que lInouï de Dieu se fait entendre. Finalement, la liturgie propose au musicien, à la musique dentrer de plain-pied dans le mystère pascal, daccepter den faire lexpérience pour que les fidèles puissent la faire. Il ne sagit donc pas tant de faire de la musique dans la liturgie, mais de se laisser faire par la liturgie pour la servir par la musique la plus juste, cest-à-dire la plus ajustée au mystère célébré. Le musicien possède, aujourdhui, une des clés qui ouvrira lassemblée des fidèles au mystère de la rencontre dun Dieu qui a pris notre humanité pour que nous ayons part à sa divinité. Serge KERRIEN
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© Serge Kerrien/Carrefours de la Musique | |||||||
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